Des images du Queyras
Aux villages où il ne trouvait pas de maître d'école, il citait encore ceux de Queyras :
- Savez-vous comment ils font ? disait-il. Comme un petit pays de douze à quinze feux ne peut pas toujours nourrir un magister, ils ont des maîtres d'école payés pour toute la vallée, qui parcourent les villages, passant huit jours dans celui-ci, dix dans celui-là, et enseignant. Ces magisters vont aux foires, où je les ai vus. On les reconnaît à des plumes à écrire qu'ils portent dans la ganse de leur chapeau. Ceux qui n'enseignent qu'à lire ont une plume , ceux qui enseignent la lecture et l'écriture ont deux plumes ; ceux qui enseignent la lecture, le calcul et le latin ont trois plumes. Ceux-là sont de grands savants. Mais quelle honte d'être ignorants ! Faites comme les gens du Queyras.
Victor HUGO - Les Misérables
Chateau-Queyras de nuit
Vallée d'Arvieux
La Ville, le Coin, la Chalp, Brunissard et au fond la route du col de l'Izoard.
La vallée de la Vallouise vue du repaire des Croquignard.
Au fond le massif des Ecrins.
Le Mont Pelvoux
Le village de Pelvoux, les Claux et au fond le Pelvoux (3932m).
Des Images de l'Embrunais et du Gapençais
Embrun
Embrun, vue de la ville et du roc.
Une page du Vol.2 en preview, sans les textes
Les Croquignard passent à Savines (le vieux Savines, celui sous le lac de Serre-Ponçon). La rencontre avec les gendarmes Isnard et Dedieu qui va changer le cours de l'histoire...
Images
d'Italie
Quelques dessins côté italien. D'autres décors suivront :
Val di Lonzo, Canavèse, Rivara, Villanova di Asti, Suza, Talucco, Pinerolo...
Le fort de Fenestrelles
La plus vaste forteresse européenne. Dépôt d’artillerieà l'époque des Croquignard, elle avait auparavant servi de prison entre autre pour les déportés de la "guerre des brigands". Ils y sont morts en grand nombre.
Rollières, en plein hiver
Rivara - Canavèse
A Rivara, il se passera beaucoup de choses...
Suze (Susa)
Brut de dessin
Présentation des Croquignard
et de leur famille
La famille Croquignard
La famille habite dans le Val chisone, à proximité du fort de Fenestrelles. Elle est composée du père, de la mère, de 2 filles Margharita et Maria et des 4 frères.
Ce sont de véritables montagnards, cultivateurs, bergers, coureurs de pics et contrebandiers à l'occasion.
A la fin des années 1880, l’Italie connaît une grave période de crise en raison d’une mauvaise gestion des terres et d’un manque de matières énergétiques (notamment de charbon essentiel durant cette période). Elle ne produit pas suffisamment de denrées alimentaires et les italiens sont contraints de trouver hors de leur pays de quoi vivre.
Par ailleurs, les mines et industries des puissances européens (notamment France à la démographie languissante, Belgique et Allemagne) manquent de main d’œuvre. Ils vont donc puiser dans ce réservoir des familles paysannes sans terre du nord de l’Italie. Les ouvriers sans qualifications trouvent aussi dans ces pays d’autres emplois tels que les travaux routiers, les chemins de fer et le bâtiment.
A Briançon, c'est surtout aux usines de peignage de déchets
de soie, la schappe, que l'on embauche. A l'Argentière c'est aux usines d'aluminium.
En 1881, à la suite du traité du Bardo, où la Tunisie passait sous protectorat français au lieu d'une tutelle franco-anglo-italienne, eut lieu à Marseille "les vêpres marseillaises", des bagarres entre français et italiens qui firent 3 morts et plusieurs blessés.
De plus, malgré les violentes répressions qui ont suivi
l’assassinat du président
Sadi-Carnot en 1894 par
l’anarchiste italien Sante Caserio, l'assimilation de la France (ce pays où l’on mange) à une "terre de refuge" a prévalu.
C'est surtout "le pays où l'on mange".
Au moment des méfaits des Croquignard, les sentiments ont
évolué. A aucun moment, on n'a perçu dans les archives un quelconque sentiment anti-italien.
L’année 1913 détient un record : 872 000 Italiens quittent leur pays.
Une jolie citation de Paolo Conte « Les Italiens ne voyagent pas. ils émigrent ».
Pietro Croquignard, l'aîné.
"L'aîné, Pierre, âgé d'une quarantaine d'années, était notamment moins robuste ;
moins remarquablement découplé que ses frères pour la rude vie de la montagne. Aussi, rompant avec les traditions familiales que nous avons indiquées, il avait abandonné champs et
pâturages pour apprendre la profession plus casanière de cordonnier.
C'est pourquoi nous le retrouverons, plus tard, établi, en cette qualité, en France, dans cette commune industrielle de l'Argentière, qui devint en quelque sorte le quartier général
français des bandits-fantômes des Alpes.
Pierre Croquignard rachetait cette infériorité physique très manifeste, par des qualités morales, de lutte très remarquables. Il était observateur, patient, ingénieux et rusé. Ces
qualités exceptionnelles qu'il dissimulait sous une apparence obséquieuse et bon enfant, il les mit complètement au service de ses frères et nous verrons plus tard comme il devint, pour
ceux-ci, un auxiliaire habile, un indicateur précieux, un receleur prudent".
Une personne rencontrée au salon du livre de l'Argentière avait acheté l'ancienne maison de Pietro Croquignard. Il nous a raconté, que quand il a refait l'ancien atelier, il a
trouvé, sous le plancher, une cachette faite pour une personne. On se doutait qu'il pouvait accueillir ses frères, mais on ne savait pas comment : il nous a donné la réponse. C'est
sûrement pour cette raison, cette cachette ou une autre, que la perquisition faite par les gendarmes n'avait rien donné.
ERNESTO Croquignard, le cadet.
"Le cadet, Ernest Croquignard, avait 31 ans. Sa taille était légèrement plus
élevée que la moyenne. Trapu, solide, énergique, résultant, il avait un défaut qui le rendait inférieur à ses deux derniers frères pour la lutte qu'il allait être entraîné à entreprendre
à leurs côtés. Il était irrésolu et faible de caractère. Lorsque, plus tard, il fût momentanément en la puissance de la justice française, cette tare morale l'entraîna à trahir et à
dénoncer certains crimes de ses frères, et par ses déclarations, on connut beaucoup de l'existence mystérieuse de ceux-ci.
Ajoutons qu'en dépit d'une remarquable chevelure châtain clair qui bouclait naturellement, Ernest Croquignard était plutôt laid. Son nez mal dessiné, sa barbe généralement broussailleuse,
son regard atrocement louche lui constituaient un de ces visages qui font dire de celui qui le possède : "voilà quelqu'un que je n'aimerai point rencontrer seul, au coin d'un bois !". A
la suite d'un accident, Ernest Croquignard avait dû au cours de son jeune âge, être amputé d'un doigt de la main droite. Cette infirmité l'avait rendu impropre au service militaire, en
Italie. Ce détail -qu'on le note- à son importance pour la suite de notre récit. Ernest Croquignard ne suivit pas son aîné en France. Il demeura à Mentoulles, exploitant les biens
familiaux. Il ne traversa la frontière que plus tard, pour venir prêter main forte à ses autres frères, Louis et Alexandre, alors en lutte ouverte avec la
société."
Alessandro Croquignard, le
chef.
"Le troisième fils, Alexandre Croquignard, n'avait lui que 28 ans. C'était la forte tête, l'homme énergique et audacieux de la famille. Joli garçon, brun, de taille bien prise, il
était d'apparence plutôt sympathique. Coureur de montagne, infatigable, connaissant à fond cols, sentiers vertigineux, ravins difficiles ; audacieux, inventif, dur à la souffrance, âpre
au gain, inlassable au travail, il était d'un caractère plutôt sauvage.
Plus tard au temps de ses tragiques exploits et de ses sanglantes randonnées, ses concitoyens lui décernèrent le surnom de "Cadorna", lui reconnaissant par là des qualités de décision et un esprit d'audace que l'on se plaisait à admirer
chez le généralissime de l'armée italienne.
La jeunesse d'Alexandre Croquignard, en dépit de quelques manifestations d'indépendance et de misanthropie, avait été relativement calme et laborieuse. Nous serons entrainés à l'examiner
en détail, puisqu'elle se déroula en partie en France.
Alexandre Croquignard avait au coeur une passion exclusive, mais absolue il adorait le plus jeune de ses frères.
C'est lui qui avait guidé les premiers pas de celui-ci dans la rude vie des montagnes, et c'est avec une sollicitude attentive qu'il avait surveillé l'adolescence espiègle de
Louis."
Luigi Croquignard, le
cadet.
"Louis avait 20 ans. C'était un robuste jeune homme, imberbe encore, il avait une
physionomie avenante. Son visage encadré d'une abondante chevelure châtain, s'éclairait de grands yeux bleus. Avec sa taille de 1,70m, il dominait ses 2 frères. Chaussé de solides
brodequins, invariablement coiffé d'une casquette de drap sombre, il était toujours par monts et par cols. Skieur renommé, il affrontait, insouciant du danger, les périlleuses ascensions
des cimes que l'hiver avait recouvertes de neige, et acquérait ainsi chaque jour davantage cette expérience de la montagne qui devait si bien servir à lui et à son frère Alexandre pour se
moquer longuement des poursuites acharnées des carabiniers italiens et des gendarmes français.
Louis avait cependant un défaut, il était cruel. Il avait manifesté ce travers dans diverse circonstances de sa jeunesse. Il tuait pour le plaisir de voir souffrir et mourir. Ce sentiment
de cruauté, cet irrespect de la vie des autres, nous les retrouverons entiers, dans les divers actes criminels reprochés à Alexandre et Louis Croquignard. Jamais Louis n'eut de pitié ; il
tua même lorsqu'il eut pu l'éviter."
Page de présentation des Hautes-Alpes
et de l'entrée en guerre du pays.
Georges Clemenceau, "Pére la victoire" au volume 1 "Perd la victoire" au volume 2...
(Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Ces images ne sont pas libres de droit,
elles appartiennent à Quebeuls/Les Editions du
Fournel
Si on connait assez bien les évènements du côté français, nous voulions surtout comprendre les motivations de la désertion des Croquignard. Nous avons ainsi
découvert beaucoup de choses sur ce qui s'est passé du côté italien.
Pour la France, nous vous laissons à vos manuels
d'Histoire ou, mieux, retrouvez l’excellent TARDI avec, entre autres, la BD « Putain de guerre ».
Nous parlerons juste des Zeppelins, qui apparaissent succinctement dans la BD.
Lorsqu'Alexandre se fait arrêter à Gap, un Zeppelin se pose à Laragne. Nous avons inséré cet événement dans la BD car cela nous interpellait. Pourquoi un Zeppelin se trouvait-il dans les
Hautes-Alpes ?
Après la lecture d'articles sur ce sujet, il nous a paru intéressant d'en faire profiter le lecteur.
L'odysée des 11 Zeppelins
en particulier celui qui s'échouera vers Laragne-Montéglin
- Le L44 est touché par des tirs de la DCA et s'écrase en feu à Chennevrières;
- Le L45 doit se poser à Sisteron, au confluent de la Buèche et de la Durance, à cause d'une panne des trois moteurs. L'équipage (17 hommes) est capturé, aprés avoir détruit l'engin. Ils se croyaient en Suisse.
- Le L-49 qui descendait près de Neuf-Château pour tâcher de dégeler son moteur et s'orienter, fut attaqué par l'escadrille "Les Crocodiles". Le géant de l'air est très endommagé et il est contraint de se poser près de Bourbonne-les-Bains. Le L49 et ses 19 hommes tombent aux mains des Français, à 110 kilomètres des lignes allemandes. Un chasseur, Jules Boiteux, empêchera l'équipage d'y mettre le feu.
- Le L50 s'écrase dans les flots à Fréjus, on n'a jamais retrouvé sa carcasse.
- Enfin le L-55 réussit à rejoindre les lignes allemandes et atterrir à Tiefenfort mais en si piteux état qu'il s'abîme et flambe de lui-même dès que son équipage l'a quitté !
Volume 1
Bandits-fantômes dans les Alpes
Nuit du 15 août 1918.
Pour vous présenter le ton de l'album : une suite de pages
des Croquignard - Bandits fantômes dans les alpes
-Vous pouvez cliquer sur les pages pour les agrandir-
Ces images ne sont pas libres de droit,
elles appartiennent à Quebeuls/Les Editions du Fournel
L'Argentièrois
L'argentière-La
Bessée
Le pont Gamonet, au sortir des gorges de la Durance.
Aujourd'hui c'est le départ de la Via ferrata,
mais cette nuit du 2 mai 1919, on y trouvait le gendarme Bossard et le brigadier des forêts Martin...
La Roche de rame
La tratagna arrive à La Roche
Le lac, à l'époque
Les Faures, une magnifique ancienne ferme.