LUIGI CADORNA
Depuis juillet 1914, il est le chef d'état major de l'armée italienne. Doté de pouvoirs sans équivalents dans aucun des autres états en guerre, le généralissime mène durant les 30 premiers mois du conflit une guerre d'usure contre l'Autriche. Le résultat le plus clair de ce choix est la perte de 200 000 hommes pour une avancée de 20 km en direction de Trieste. Cruel et sans pitié, il terrorise ses officiers par des limogeages incessants et sanctionne tout fléchissement de la troupe par la peine de mort : le haut commandement italien détient le record des exécutions sommaires en14-18. Des civils slovènes furent fusillés en nombre sur le front de l'Isonzo, il y eut sur le front l'horreur de ce téléphérique de la mort qui charriait cadavres et blessés en échange d'approvisionnement et l'enfer de Gorizia dont est né le chant de révolte contre la guerre "O Gorizia tu sei maledetta" (extrait : Vous appelez champ d'honneur cette terre au-delà de la frontière, ici on meurt en criant assassins, un jour vous serez maudits) .
Dés le printemps 1917, ces opérations entraînent une crise de défaitis
Fin 1917, il y avait 600 000 prisonniers italiens dont 100 000 moururent de maladie et surtout de faim : Cadorna leur refusait le moindre secours afin de les dissuader de se laisser faire
prisonniers.
La haine pour Cadorna fut partagée par tous les soldats italiens. Selon eux, Cadorna était le véritable ennemi, pas les autrichiens.